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Article du 13 avril 2016

Lecture et dédicace Marlène Tissot



La libraire ArtsBooks de La Mure a accueilli Marlène Tissot pour une journée lecture et dédicaces.
Marlène nous a présenté son dernier recueil : "Lame de fond" paru le 7 mars 2016 à la Boucherie Littéraire.

Interview de Marlène par Alain, président de l'association:

Quel est ton parcours ?

J’ai d’abord travaillé dans l’informatique.
J’ai commencé à écrire toute petite puis quand je me puis retrouvée au chômage, en 2009.
Mon premier recueil de poésie, « Nos parcelles de terrain très très vague » a ainsi été édité et je n’ai plus arrêté d’écrire, roman, nouvelles et poèmes.

Concernant ton dernier recueil, « Lame de fond », comment a-t-il été conçu ? Il semble y avoir un thème général, es-tu parti d’une idée ?

En fait, Antoine l’éditeur m’a proposé d’écrire un recueil de poésie.
Il a trouvé une petite plaquette qui contenait quatre petits textes en prose qui parlait de mon grand-père breton, marin, etc.
Il m’a demandé une version longue et si je voulais travailler à partir de ces textes.
C’est donc un voyage en Bretagne.
Cette forme de poésie est nouvelle pour moi, il s’agit de polaroïds en textes qu’on regarde dans l’ordre que l’on veut.
Ainsi le recueil peut se lire du début à la fin ou vice versa ou il suffit au lecteur de prendre les « polaroïds » dans l’ordre qu’il souhaite et le récit se tiendra malgré tout.
Quand je lis ces textes, je pioche au hasard dans le recueil et je mets donc ces petits poèmes en prose dans n’importe quel ordre mais il reste toujours et malgré tout une impression de linéarité…

Y a-t-il des mots qui t’échappe ou qui sont indomptables, des mots que tu n’arrives pas à saisir, à utiliser ?

Je ne sais pas.
Il y a des mots que je n’utilise pas parce que je ne les trouve pas beaux.
Par contre je m’aperçois que j’ai des réflexes, certains mots reviennent régulièrement.
En ce moment, j’écris en essayant d’utiliser des mots qui ne sont pas les miens pour voir…
Il y a des mots qui me viennent naturellement et d’autres que je n’ai jamais utilisés mais pourquoi, il est beau ce mot !
Ce qui est vrai est que nous nous servons toujours du même vocabulaire.
Après c’est l’imagination, la construction des phrases qui est importante.

Y a-t-il des mots que tu voudrais faire disparaître ?

Non pourquoi, les mots appartiennent à tout le monde.
Il est possible que je n’aime pas tel mot mais que quelqu’un d’autre va aimer…

Tu as écrit un recueil avec des mots grossiers.

Effectivement, il s’appelle « J’emmerde ».
Il s’agit de micro textes de trois lignes commençant par « J’emmerde » mais je ne le lis pas partout.
Un jour je faisais une lecture à Dunkerque, au printemps des poètes.
Une dame s’est levée à la fin et m’a dit « Ce que vous faite là c’est pas de la poésie ».
Un gros silence a suivi.
Elle était la seule et les autres personnes : « Pourquoi dites-vous ça Madame » et tout le monde ou presque s’est mis contre elle.
Mais c’était son ressenti, si elle a l’habitude d’un autre univers…
ça peut très bien ne pas être perçu comme poétique du tout ce que j’écris.
J’utilise des mots simples, parfois des gros mots, mes écrits ne sont pas romantiques, ils sont plutôt narratifs.
On ne voit pas tous la poésie du même œil.
Maintenant, je fais attention et en fonction des lieux, je ne lis pas certains textes.

Elouan Nohl

Un morceau de violon joué à cette occasion par Elouan avec le chant de Claire et Christelle.

Un anonyme :

« Avec le vocabulaire on marque son territoire… »