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Article du 01 novembre 2021

Marlène Tissot anime un atelier d'écriture

Écrire des poèmes de 5 à 6 vers

Illustrer les photos prises en 2020 sur le paysage en Vaulx.

L'animatrice, Marlène Tissot, propose à chaque participant une consigne différente pour chaque photo:

Pas si vieux
et déjà fauché
accroché au mauvais endroit
la tempête l’a couché
encore quelques années
à être posé là… ainsi.

le printemps

Ouille Youyouille
quelle gamelle
M’suis pris les racines
dans les pieds et vlan
cul par-dessus tête
j’ai bonne mine maintenant

Hier, Monsieur de La Palisse,
j'étais encore plein de sève et pimpant,
mais couic ! L'étincelle rouge
de la photographe m'a scié les pattes.
Pas de panique !
Elle rembobine pour me remettre debout !

Je te vois, tu sautes aux yeux
Je te caresse, tu craques
Tu sens la sève sèche,
Le bonbon à la résine
Qui habite la bouche

Couleurs d’automne
Oppressantes
Un arbre étendu
Crie
Hurle son impuissance
Et son désespoir

chaud
lumineux
un scintillement particulier, comme une gaité
pourtant tombé lentement
desséché
jusqu’à l’effacement
tout autour un accompagnement discret, en pointillé

Pas eu le temps de dire OUF !
Je me sentais m’affaiblir,
lentement l’énergie me quittait,
mes ramures s’asséchaient…
Soudain Patatras ! Me voilà à terre
sans la moindre chance de salut.

où va le chemin que l'on aperçoit au fond du décor ?
la curiosité est un vilain défaut dit-on aux enfants
...frisson délicieux de la transgression
s'enfoncer plus loin dans la forêt
qu'y a-t -il au-delà ? imaginer rêver d'autres possibles
.....et décider, oui, de ne pas y aller .
L'esprit seul voyage et le corps reste là, près de l'arbre mort

Automne saison florale et austère
Chute brutale amortie par un tapis
Touffu d'herbes en décomposition
Abattu mais en vie, nid de mystères enfouis.

Tronc tremplin de la forêt trépidante
Tiraillé comme un tremble sous ses feuilles
Alanguies et alléchantes, jaunies, noircies,
Préambule au long repos de l'hiver

Les piquets de frênes se dressent
tel des injonctions
m’interdisant le passage
mais moi je veux y aller
je saurai le rejoindre
ce clair chemin dissident qui court à l’envi.

le printemps

Une rangée d’arbres
le long du long très long
chemin des heures après heures
à compter les années
à court de temps
tu cours le chemin très court

Chemin de cailloux
Blancs à l'odeur de meringue
Promenade sucrée.

C’est là que j’t’ai rencontré
Toi l’Alfred
Tu sentais le foin
J’ai sauté la barrière
Pour mieux te sentir

Symphonie de couleurs, au bout du sentier gris
une barrière comme un leurre, dois-je en payer le prix
s’il me faut la franchir, me ferai cascadeur
et pour te conquérir, me ferai enchanteur

et voilà, je suis déplumé, le premier comme à chaque automne
la nature ne m’a pas gâté
je vais encore me geler les branches pendant de longs mois

Piquets solides fabriqués par des hommes forts
fermement plantés, sûrs de leur droit.
La terre leur appartient de père en fils, quoiqu’on en dise.
Qu’importe ! D’un saut joyeux, je franchis l’interdit,
fais rouler ma mie dans l’herbe tendre, en riant
aux éclats de la vie qui nous ravit, morbleu

Que suis je venu me perdre
Au bord de cette route
En face,hauts et forts
Ils se soutiennent
Se protègent du vent
Et moi je me bats pour exister
Petit être solitaire mais fier.

Enfin la pénombre
J’ai la dalle
Des bêlements au loin
J’y cours.

le printemps

Une vallée des arbres un village et c’est tout
c’est fou ce qu’on peut écrire pour ne rien dire
Un village des arbres une vallée et puis quoi
pas un piouf pas un chat pas l’ombre d’une ombre
Rien juste cinq alexandrins histoire d’écrire

Je me souviens de ce grand champ,
il y avait mes grands-parents.
J'y jouais avec Jean-Pierre,
c'était mon p'tit frère.
Aujourd'hui c'est lundi
ils sont tous au cimetière.
Je les revois comme si
c'était hier.

Déjà 2 heures
Où est le soleil ?
3 heures
Toujours rien
4 heures
C’est foutu

Il erre, amer, tout est vert, se perd dans le parterre de son univers de pauvre hère.
Se sert un verre comme hier, comme avant-hier, puis une bière.
Bientôt le cimetière, disent les commères, la bouchère, la charcutière, la pâtissière…
Quelle galère !

Courent au loin
Oscillants entre terre et ciel
Libres
Libres
Indifférents
Nuages
En gris et blanc

De loin je veille
en baillant aux corneilles.
Déjà la veille, dans mon sommeil
une vieille me surveillait
mais les corneilles
m’ont réveillé.
Et de nouveau je veille.

des collines, des prés, des arbres
panne d'inspiration
tout ce vert, que du vert, trop de vert
....mes souvenirs sont de sable blond,
ils ont une odeur d'iode,
toutes les nuances du bleu
mais peut-être, parfois,
avec un peu de vert quand la mer est en colère

Ne me coupez pas, piétinez-moi
Si je vous offre mon vert tapis
Allez-y ! Caressez toutes vos envies
Je garderai secrets tous vos ébats.

Sombre
Alliance
Insolites
Somptueuses
Ombres
Naturelles

Plus de fleurs
au sein du flou des flaques d’or
le fluide se retire
flûte, bientôt la flotte.

le printemps

Tout est flou
te rappelles-tu
te souviens-tu
des feuilles
des feuilles
un trou de mémoire
et les feuilles en miroir

Je suis un hêtre lassé d'être debout
je me vautre dans le canapé de l'automne,
dans l'or fondu de mes feuilles.

Flou, focus
Recul
Attention !
Irrésistible chute
Sur le cul

Flou tout devient flou
sauf toi
ma vieille branche
éternellement jeune et fringant

craquement de grillé
onctueux d’abricot dans les bulles
souvenir de gourmandise

Cette lumière éclatante
allume des feux de joie
dans mon cœur en berne.
La date fatidique approche,
ravivant le chagrin douloureux
qui m’avait brutalement
sauté à la gorge…
Et pourtant, tout est mieux ainsi.

-je suis la feuille qui ne veut pas tomber, dit la feuille
-c'est la loi de la nature lui répond le vent
-encore un moment monsieur le vent
-fffrrou, trop tard répond le vent
-zut! dit en tombant la feuille qui veut avoir le dernier mot

Je dois faire mon travail bzz, butiner
Mais quel galimatias ! Tout est mélangé !
Les fleurs je dois viser, ma vue se brouille
La couleur y est, comment m’approcher ?
Pas grave, le miel sera sucré.

j'entends au loin le son rauque
de la rouille qui transperce la peau
et me noie dans un parfum rauque
le goût sucré des feuilles jaunies
me noie dans le velouté de l'automne

Des suspensions librement posées dans l’espace
attendent un souffle d’air pur pour s’animer.
Sans souci, une toute jeune futaie s’élance tout près.

le printemps

Allons dans les bois
si le loup n’y est pas
le loup et le bois on s’en fout
or et ocre ta peau
nos yeux s‘y noient
si tu t’effeuilles dans le bois du loup

Tu grinces dans l'air humide de septembre
Tu sens la pisse de sanglier
Ton écorce est douce comme la soie
Tu as le goût d'une soupe de troll
passée à la moulinette.

Quel frimeur !
Sortir sa tenue dorée
Devant le photographe
Et moi l’épicéa
Toujours vert, que nul ne voit

Très haut
tu t’es élancé
accroché
aux branches
et moi
seule en bas
je t’entends prononcer
le mot de trop

longtemps la marche emplie d’automne et d’oxygène
patience, patience
un bout de ciel
garder les yeux fixés
ne pas perdre le nord
on va s’en sortir de toute cette nature

Promenons nous dans les bois
pendant que le loup n’y est pas…

Sous les couverts bien serrés
la lumière pénètre à peine,
on entend murmurer les elfes
tandis qu’adossés aux hautes futaies,
les yeux clos, le souffle apaisé,
les esprits de la forêt se rechargent…

Arthur, Brocéliande, êtes-vous là ?

écouter le sous-bois frémir,
humer une odeur de mousse,
tendre la main pour la toucher,
humide et douce .
un peu plus loin, bien caché
un cèpe réveille le souvenir délicieux d'une poêlée à l'ail

Les ombrelles d’automne timide
Apaisent les membres calcinés tournés vers le ciel
Le sous-bois obscurci et rectiligne sévit
Mais la mer de feuillages rayonne et sourit.

Des soucoupes volantes
Jetées par un peintre distrait
Des baguettes magiques
Dessinées par un clown en fuite
Tableau oublié d'un sous bois piégé

Au loin le Vercors enneigé
les skis de fond ne savent plus nous ramener
toutes les sentes se ressemblent
le Mont Aiguille est effacé du paysage par les brumes denses
ce refuge effondré où nous devions nous réfugier
Qu’il reste au loin le Vercors enneigé.

le printemps

La nuit tombe
la pluie tombe
la tombe s’ennuie
la tombe s’enfuit
sur le chemin qui plie
se replie comme la main
sur les ligne de ta vie

Infiniment crépusculaire
Couleur de cendre sur la vallée,
rien ne l'éclaire.
Tout se fond dans la lave triste
d'un dos de baleine immobile.
Au loin, un peu d'écume,
taches de neige sur le Vercors.

Je suis un petit cochon rose
Qui ne voit nulle couleur
… parait-il

Eh ! Vous dans votre petit village
engourdis devant votre télé
écoutez-moi !
je suis le petit pré
là-haut
coincé sous un tapis polaire
gelé, presque étouffé
celui que l’été
vous aimez tant piétiner

triste terre tétanisée
figée, gelée, glacée, fossilisée
attente torturante du printemps trop lointain

L’air frais, ravigotant, me saisit
l’odeur de la terre fraiche emplit mes narines
le silence est entrecoupé de cris d’alouettes
qui traversent la clarté du ciel
celle-ci rejoint celle de mon esprit…
Pour une fois !

ce n'est pas le printemps,
ni l'automne, ni l'été
c'est un paysage couleur de nuage ou de cendre,
avec un soleil loin très loin ,comme au fond d'un puits

Dans l’ombre et la lumière au village dans les prés
Se dressent les noyers sur la morne vallée
La douceur se déploie et veille sur les hommes
La neige tout là-haut gardienne de la paix.

Canton de Vaulx
Qu'en dire
Quand y aller
Quand cancaner
Quand s'émerveiller
quand tout est gris

Quelques chiens aboient encore
l’humidité tombe
il est temps que je rentre
je fourre mes mains dans mes poches
je savoure un morceau de mangue séchée.

le printemps

Dis t’aurais pas vu papa
papa rassis papa assis sur le mamassif
Non pas vu papa
lors d’un tour par le détour
au père à tors et à travers le mamassif

Un petit veau est né hier à la laiterie.
Plus loin c'est l'école et plus loin l'épicerie.
Les cheminées fument, c'est l'hiver engourdi,
On s'enferme, on ripaille dans les maisons de paille.
Le petit veau est mort
Le printemps revient, on sort.

C’est Notre-Dame de Vaulx, c’est la vôtre ou la nôtre ?
C’est pas la mienne c’est sûr, j’ai pas de dame bien sûr
J’ai un homme c’est meilleur, et parfois c’est l’bonheur
Mais une dame c’est pas mal, ça donne même la fringale

Espoir mot divin
espoir caché au fond d’un ravin
dans la vallée
abrité
espoir de vie sublimée
l’espoir est sans fin…

après des heures de route
des haltes pique-nique
des haltes pause-pipi
des haltes mal au cœur
une halte capot ouvert dans la côte de Laffrey
enfin au loin le village des vacances

« Chacune de mes baies roses
capte le soleil et laisse fuser un cri
en forme de petit cœur rose fluo
cœurs saignants de révolte
contre les humains qui s’acharnent
à ne pas respecter cette planète ».
Le fusain

le temps passe, oui, hélas!
je préfère passer du temps à rêver que le regarder passer,
comme les vaches, dans leur pré regardent passer le train

Tuiles cassées
Orée du bois
Ici un village
Et toi, où es-tu ?

Il était une fois
Dans un temps lointain
Des souvenirs anciens
Qui les mettaient en émoi

Eux qui avaient parcouru
À travers prés et forêts
Tant de kilomètres carrés
A cheval à pied parfois nus

Maintenant devenus muets
Seuls les arbres centenaires
Vont servir de repaires
A leurs souvenirs secrets

Vivement l’hiver
que je ne me fasse plus piétiner
je m’évertue à pousser
et je suis sans cesse broutée
Vivement l’hiver
à la première neige…
je ne pousserai plus.
Ou

Je surplombe le chemin
et veille sur l’alpage
grosse boule virant à l’ocre
je me pare avant l’effeuillage.

le printemps

Une veine serpente entre les arbres
par monts et par vaulx
ma bonne dame vous êtes livide
dit la sangsue sans très bien
savoir pourquoi c’est pas de veine

Du haut de son donjon, surveillant le chemin,
Anne attendait son prince en penchant son hennin.
« Le voici qui arrive ! » cria-t-elle en chantant…
Oh ! Comme il était beau sur son grand cheval blanc !

Les arbres palabrent
Inébranlables
Branchus branchés
Se débarrassant - s’est embarrassant-
Des passereaux

Je te sais là-haut au bout du chemin
j’imagine ton regard
ta jubilation d’avoir atteint
le sommet
enfin

un œil sur la montre
un œil sur le chemin
un œil sur le ciel qui noircit
vite vite accélérer et arriver avant l’orage

Ciel brumeux de l’automne
Irrémédiablement fait frissonner.
Enfilant sa veste, le vieil homme espère :
Le soleil sortira sûrement en fin de matinée.
---
Route qui serpente
Ostensiblement, infléchissant sa courbe, suivant
Un doux mouvement sensuel du
Terrain qui s’ajuste entre prés verdoyants
Et forêts aux multiples dégradés.

Un océan d’arbres et de prairies
Un chemin qui coule entre les mamelles boisées
Un ciel qui présage un demain lumineux
Chaque goutte de vert éclaire mon regard.

Le réveil a sonné
Le soleil ne l'a pas entendu
Moi non plus, avec le temps
L'ouïe se perd.J'irai demain….

Vent sur Vaulx
Ile de verdure
Longeant la route
Lointaines maisons
Arbres
Gonflement des arbres
Envol des feuilles.

le printemps

Une foule s’agglutine
se presse presse
le cadre pousse
repousse l’en-dedans
en dehors une foule
de mots qui ne le disent pas

Une montagne malicieuse mange mille maisons mauves et molles.
C'est le Sénépi qui s'appuie sur les plis sinueux de ce site splendide…

Vaulx dans le flou
Envoûtant ? ou fade
Ou vague
Fuyant la couleur
Filant le vague à l’âme

Odeur de lavande de ton après rasage
lorsque j’effleurais ton cou
aujourd’hui, odeur de notre tisane du soir
quand tu me fais répéter encore et encore
que tu n’as pas mis tes appareils
et que moi j’ai oublié mes lunettes

il savait regarder, il savait s’extasier
parti dans la colline, il revenait toujours
sourire et bras chargés, au travers des labours

De loin, j’observe ce village blotti au creux
de ces vallons mouvementés,
ce village où j’aurai pu grandir,
l’église où mes parent se seraient unis
pour le meilleur et pour le pire.
Je serai née la première de 7 enfants,
au milieu des veaux et des câlins
j’aurai poussé, les 2 pieds dans la terre,
bien enracinée dans ce pays vert et bleu
que l’on nomme Matheysine.

concasser des cailloux ,
dur labeur pour le laboureur.
Un jour il en a eu marre de marner,
a mis une marinière pour aller manger des moules à cancale.
Bof!
il aurait pu aussi bien aller caillasser des keufs

Où est passé le ciel ?
On le distingue à peine,
il joue au passe-partout et sort sa clé des champs
et pour passer La rivière en chantant,
l’automne a changé Les couleurs,
serait-ce un tour de passe-passe D’un village qui cajole son passé ?

Comme rideau de bronze cachant la vue
L'arbre automnal incite à rêverie
Perchée au dessus du village
J'aurais ri à inventer des mémoires