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Article du 30 juin 2021

Stage photo / atelier écriture

Atelier d'écriture habitat Notre Dame de Vaulx

L'association À Vaulx Projets a organisé l'atelier d'écriture habitat pour illustrer les photos prises en 2020 sur l'habitat de Notre Dame de Vaulx.

Atelier d'écriture animé par le poète Brice Bonfanti Dimanche 27 juin 2020

Complété par un atelier AVaulxProjets le 13/12/2021

Autour du texte ‘’ toit ‘’ extrait de / les amours jaunes - Tristan Corbière - 1873

Quelques mots proposés : fenêtre, femme brune, feu, clarté, fumée, paupière, mystère, chevelure, cœur, nuages, coings
+ textes Toit de Tristan Corbières, les maisons des pauvres de Jehan Rictus, …

‘’ Moi ‘’ extrait des amours fades 2021

Oui en tout cas compte pas sur moi pour attendre !
J’ai failli prendre une tuile sur la tête , un souvenir de toit
J’ai fini le repassage , et nettoyé la moquette , donné à manger au chat et au poisson rouge et maintenant j’ai la colique.
Je voulais t’acheter un bouquet de fleurs séchées ,mais le camion n’est jamais arrivé de Hollande.
Je sens que je vais y laisser ma peau , tout pâle au bord du renvoi , je t’attends sur le parking un paquet de bonbons à la main.
Tu apparais sur ton Solex , fière comme un bar-tabac
Je t’aime MU-mu ….

D’après Toit de Tristan Corbière

Le toit pèse
Trois tonnes au moins
Prendre ses aises
Point
J’étouffe
Je sors
Les pantoufles
Dehors
Je quitterai le toit
Et les murs
Et toi
Bien sûr
Tu viendras avec moi
Personne ne restera
En émoi
Seul près du feu

Images retenues

Petit volet carré
Dans le mur crasseux de la vie
C'est quoi ce dégueulis ?
Tout va brûler et je m'en vais

le bati

Où est l’entrée ?
Je ne vois qu’un volet solitaire et fermé.
Le toit au tuiles amiantées
a l’air de vapoter par un cheneau pipe
un nuage de fumée vigne vierge, rouge automne.

L’automne enflamme le mur,
les habitants ont tiré volets et grilles,
ils sont partis se confiner dans leur maison de campagne de Brie sur Chanterelle.

Entre leurs murs ils ont sécurisé leur méfiance et leur trouille
Dans un ronron bien protégé
Le loquet pourront-ils pousser
du jardin prometteur derrière la dentelle de rouille
rejoindre un chemin vadrouille
leur trouille survitrée protégée pousse la rouille vadrouille

le bati

Quel énorme portail !
Tiendrait-il les bas murets ?
Les chiens sauteront-ils de l’autre côté ?
Qu’ils en profitent en absence de grillage.

Au delà de cette limite votre pass sanitaire n’est plus valable,
vous entrez en terre de révolte,
garde toi devant,
garde toi derrière …..

Le portail va grincer
Qui m’annoncera une visite
On va s’installer devant la maison
On regardera les nuages
On sera bien

Demain la cour pleine
l’océan respire cogne le rivage coup de langue sur le sable
les feuilles sont salées iode dans la gorge
par-dessus le mur
Deux baigneuses ouvrent les portes vertes, nature
l’océan crache

le bati

Volets clos tu m'attends fenêtres ouvertes
Plantée au fond rivière verte
Dans tes bras fissurés chaleur de l'être
Odeur enfumée rappelle l'enfance
Me poser là tapie dans tes draps
Carcasse tu m'enlaces
L'arbre endormi veille

Les figues coulent , matures , sur le banc
Tout à l’heure le facteur viendra s’asseoir pour le mandat de la retraite
Ici on vit à la colle

Tiens ! Ce banc tend les bras
aux passants, qui oseraient entrer
pour profiter de ce jardin paisible
et bavarder avec la femme brume
au cœur écorché… par qui ?
Le mystère reste entier.

Ils étaient tous là dehors
réunion de famille d’accord
pas d’accord sont tous rentrés
sont tous partis fâchés outrés
reviendront-ils on ne sait

En rase-motte comme un oiseau En rase-feuilles dans l'ombre bleue
Je boirai l'air silencieux
Où dorment les échos
Et cette petite feuille verte brillera plus loin volera plus haut
Plus haut que tous les feux plus haut que les halos des oiseaux bleus silencieux

le bati

Le tapis vert est déroulé
Pour monter chez moi
Toi ma brune
Tu mettras des chaussures rouges
Pour que je te voie arriver

Un chemin creux tout vert
mène à une bâtisse
dissimulée par les arbres.
Un œil rouge me guette.

Où va le chemin vert
vers où mène-t-il
une mèche de feuillage
masque l’horizon
un coin bleu se faufile
personne ne l’arpente

Au balcon les fleurs exultent
les portes murent leur joie
tout à la fois
A bannir elles t’exhortent
ce chat en quelque sorte
il exulte et t’exhorte en sorte à la joie ma foi

le bati

Le rouge et le gris.
Stendhal est-il passé par là ?
La maison s’encoconne
à l’abri de murs aveugles.

Oh, passant ! Passe !
Ne t’arrête pas
C’est ma véranda
J’y retourne immédiatement

A l’ombre des grilles
les doubles fenêtres gardent
tout, fraicheur, chaleur,
Protection totale du soleil
Le tigre veille déguisé en cosmos.

En guise de fenêtre, une baie
en guise de volet, un store rayé,
le greffier posté sur le pilier du portail
cligne de la paupière gauche
en veillant sur les géraniums assoiffés.

Le vieux monsieur sourd
fenêtre à tire larigot
La neige tombe
il fenêtre
Le voisin passe
il fenêtre
Le téléphone sonne
il se défenestre.

J’attendrai tranquille qu’il revienne à sa fenêtre
Mais ça caille
Il est bien dans sa boîte fumante.

J’ai déneigé sa boîte aux lettres
J’ai léché le pli
Et j’ai glissé l’écrit.

Enceinte captive exquise rancœur
Que toits ni moi
M'affranchir de toi
Sans retour ni larmes à mon cœur
Dans ma tête le bastringue
Eprouvée jusqu'à déglingue
Horizon exigu
Salut

le bati

En haut, des toitures dans tous les sens
En bas, sur la place un bistrot
Ouvert mais… désert.
Dommage, je me serai bien rincé le gosier !
Quoique…au moins, pas de risque de cluster.

Sous les toits s’empoussièrent les souvenirs
Ceux qu’on ressassait à la veillée
Moi je suis au café
Les souvenirs, je les laisse à la porte

Havre de toi
au milieu d’une boulimie de toits
enchevêtrements d’éternit
eviter la tuile par grand vent
terrasse improbable

Trop de TOI ça m’angoisse trop
trop de gris
envie de couler dans l’herbe verte
seule à l’envie oublier nos mots

Nous retrouver un jour
peut-être derrière les volets clos
clos par trop de mots verts
de gris qui m’ont ôté l’envie

D’après toit

Je suis sous la gouttière
J’attends la pluie.
Bouteille vide, je ferme les paupières
je m’ennuie.

Pleuvra-t-il ce soir ?
Je demande au chat
Lui aussi est noir
Le ciel est chocolat.

Pourquoi ai-je tant bu ?
Je ne fais pas d’abus
d’habitude.

Mon humeur est à l’orage
Je tourne fauve en cage
Solitude.

Sacré toit
De chaume, de tuile ou de paille,
qu’importe !
Pourvu qu’elle ait un toit
au-dessus de sa tête…

Mare de camper ici ou là,
mare d’être ballottée par les aléas
de la vie ou de ses compagnons de hasard.
Envie de ne plus se demander chaque jour
où crécher ce soir, demain ou plus tard…

L’incertitude lui tord les boyaux.

Elle rêve d’un toit dont elle serait sûre,
au-dessous duquel elle pourrait se nicher
et entendre battre son cœur
jusqu’à la fin du monde.

Et toujours ce refrain qui revient :
crois en toi et le ciel t’aidera.
Mon œil, oui !
Le ciel, elle le voit plus souvent qu’à son tour
quant à sa bonne étoile… elle a des doutes.

A croire qu’il n’y a plus de charpentier sur terre.

Toit gris toit rouge
toi que la honte n’habite
fenêtres aux paupières fermées
rien ne bouge le village
sage comme une image

Fontaine
Tu t’es recroquevillée
après avoir craché ta dernière semence
je ne boirai plus de ton eau
comment arroses-tu tes parures ?

le bati

Y’a quelqu’un ?
Tout est prêt
Ils ne sont pas venus
ou pas encore arrivés.
Pas sûr que je les attende…

Cette fontaine a un petit côté
moulin à café à l’ancienne.
La source est tarie.
Qui donc arrose les fleurs ?

La fontaine à cessé de couler,
tout est sec,
bientôt les dernières feuilles vont se recroqueviller.

A la claire fontaine
l’eau ne coule plus
collée au mur de la mine
les géraniums rayonnent
dans le noir de la suie

Histoire d’un mur qui crache, d’un dur qui cache sa mâture
La rue vide se heurte à la montagne
la rue vide étroite la barrière serrée aveugle bloque
la rue deux fois verrouillée la barrière barre le mont de Vénus impénétrable
la montagne cache
la rue dure

le bati

Fuir la grisaille penchée des fenêtres
ouvertes en perspectives close
ne pas faire de pause
Fuir là-bas ou ici peut-être
et espérer un soleil morose
Fenêtres être closes pause morose

Enfiler le chemin
sous le regard des fenêtres
humer les calices
avant de partir toucher la neige.

Une langue verte
serpente sous les yeux
rouge des maisons
closes sur elles-mêmes
le village tire la langue
au passant absent

La maison palpite sanguine
à souhait te délecte
du juteux dialecte
et toi je te devine
tronche de mandarine

le bati

La poussière est retombée sur le chemin
Je suis rentré chez moi
Ça sent la soupe
Et le chien mouillé
La fenêtre est fermée
Je vais piquer un roupillon

La chevelure de lierre
avale les géraniums
Les volets
allument les fenêtres
mystère au fond de la cour
qu’y a-t-il derrière
les volets clos ?